La première version du site attisa la fureur de Bush, ses avocats se chargeant d'y répondre par une lettre de menace.

Au moment où ®^TMark sortait la seconde version de GWBush.com, qui comprenait bien plus de contenu, les responsables de la campagne politique de Bush avaient porté plainte auprès de la Federal Elections Commission.

Ces attaques eurent pour effet de générer une campagne de presse internationale que magnifia la réponse, télévisée, qu'apporta Bush à un journaliste qui l'interrogeait sur le site : "Il devrait y avoir des limites à la liberté"--gaffe qui ne saurait disparaître dans les limbes de la mémoire publique (cliquez là pour l'extrait audio).

Les tentatives d'intimidation des directeurs de campagne de Bush attirèrent l'attention de plusieurs avocats constitutionnalistes. Ils offrirent gracieusement leur soutien à GWBush.com en vue d'éventuelles poursuites pour atteinte au copyright ou à la procédure électorale, avançant que s'il devait effectivement y avoir des "limites à la liberté", elles ne pouvaient aller à l'encontre de la liberté d'expression et de l'accès des citoyens au processus politique.

Peu après le pic médiatique, Exley, qui possédait le nom de domaine, enfonça le clou en apportant encore plus de contenu à GWBush.com.

Décryptage d'une valeur ajoutée

Il ne suffit pas de disposer d'un contenu qui tienne la route pour transformer un nom de domaine en saga médiatique : en l'espèce, la participation active de Georges W Bush fut essentielle.

Sa lettre d'injonction (cease-and-desist letter) et la plainte consécutive qu'il porta à l'attention de la F.E.C. appuyèrent ainsi l'effet du premier communiqué de presse, créant par là-même une petite vague de publicité.

George W. Bush contribua ainsi lui-même à médiatiser le site en déclarant lors d'une conférence de presse télévisée qu'"il devrait y avoir des limites à la liberté". Le second communiqué de presse capitalisa sur cette aide involontaire de Bush et aida fortement à donner encore plus d'ampleur et de publicité à l'affaire.